Le polyéthylène réticulé (PER), matériau plomberie performant, offre flexibilité et résistance à la corrosion. Son utilisation pour le raccordement des chauffe-eaux est en constante augmentation. Ce guide exhaustif détaille les étapes d'une installation réussie et conforme aux normes en vigueur, pour une efficacité et une sécurité optimales.
En France, plus de 70% des nouvelles installations de chauffe-eau utilisent des tubes PER. Cette popularité s'explique par le gain de temps significatif et la simplicité de mise en œuvre comparativement au cuivre. Ce guide vise à approfondir vos compétences et vous permettre de réaliser des installations performantes et durables, limitant les interventions de dépannage ultérieures.
Préparation du raccordement : une étape essentielle
Une préparation rigoureuse est primordiale pour garantir une installation réussie et sécurisée. Elle englobe le choix judicieux du matériel et la préparation méthodique du chantier.
Choix matériel : tubes PER et raccords pour une installation optimale
Le choix des tubes PER et des raccords est crucial. La pression de service des tubes doit être supérieure à la pression maximale du réseau, généralement comprise entre 5 et 10 bars. Pour un chauffe-eau standard de 200 litres, des tubes PER de 16 mm de diamètre conviennent pour l'eau chaude et l'eau froide. Cependant, pour des chauffe-eaux plus puissants (de 300 litres ou plus), des diamètres supérieurs, jusqu'à 20 mm voire 25 mm, peuvent être nécessaires pour éviter les pertes de charge et maintenir un débit optimal. L'épaisseur des tubes est également déterminante ; elle est définie par la pression de service nominale. Trois types de raccords sont principalement utilisés : compression, sertissage et à souder. Les raccords à compression, faciles à installer, conviennent pour les installations classiques. Pour les installations soumises à des pressions élevées ou des vibrations, les raccords à sertir, plus résistants, sont recommandés. Quant aux raccords à souder, ils exigent plus d'expertise et d'équipement spécialisé. Enfin, n'oubliez pas les outils : coupe-tube PER, pince à ébavurer, outil de sertissage (pour les raccords à sertir) ou clé à molette (pour les raccords à compression), colliers de fixation, ruban de téflon, et bien sûr, votre équipement de protection individuelle (EPI) complet : lunettes de sécurité, gants, etc.
- Sélectionner des tubes PER avec une pression de service supérieure à celle du réseau (ex: 10 bars pour une pression réseau de 6 bars).
- Choisir le diamètre des tubes en fonction de la puissance du chauffe-eau (16mm pour 200L, jusqu'à 25mm pour chauffe-eau supérieur à 300L).
- Adapter le type de raccord (compression, sertissage, soudure) au contexte et à vos compétences.
- Prévoir un équipement complet: coupe-tube, outil de sertissage, clé à molette, ruban téflon.
- Porter un EPI complet durant toute l'intervention.
Préparation du chantier : sécurité et efficacité
Avant tout commencement, coupez impérativement l'alimentation en eau et en électricité du chauffe-eau. Cette mesure de sécurité est primordiale pour éviter tout accident. Vérifiez l'état des arrivées d'eau : une pression d'eau irrégulière ou une eau sale peut endommager l'installation. Identifiez précisément les points de raccordement sur les plans d'installation. Un schéma clair facilite le travail et limite les erreurs. L’installation d’un chauffe-eau de 200L nécessite en moyenne 2 heures de travail pour un professionnel expérimenté, tandis qu'un chauffe-eau de 300L peut nécessiter jusqu'à 3 heures.
- Couper l'eau et l'électricité avant toute intervention.
- Vérifier la pression et la qualité de l'eau (absence de particules).
- Se référer aux plans d'installation pour une identification précise des points de raccordement.
Réalisation du raccordement : techniques et précision
Cette section détaille les étapes de la réalisation du raccordement, de la découpe des tubes à la mise en pression du système.
Découpe et préparation des tubes PER : précision et propreté
Une découpe nette et précise est essentielle. Utilisez un coupe-tube PER pour obtenir une coupe droite et éviter les bavures. L’ébavurage minutieux est crucial pour garantir l’étanchéité des raccords. Pour les courbures, utilisez un plieur à tubes PER pour éviter les plis qui pourraient fragiliser le tube et compromettre l’étanchéité. Un tube de 16 mm de diamètre peut supporter une courbure de 5 cm de rayon sans risque, tandis qu'un tube de 25 mm peut supporter un rayon de courbure supérieur à 10 cm.
Montage des raccords : techniques et précautions
Le montage des raccords varie selon le type choisi. Pour les raccords à compression, insérer le tube complètement et serrer l'écrou progressivement à l'aide d'une clé à molette. Un serrage excessif peut endommager le joint. Pour les raccords à sertir, l’utilisation d'un outil de sertissage approprié est impérative. Respectez scrupuleusement les instructions du fabricant pour garantir un sertissage optimal. Pour les raccords à souder, suivez les recommandations spécifiques du fabricant. Un mauvais sertissage est l'une des causes principales de fuites. Effectuer des tests d'étanchéité à chaque étape est conseillé.
- Serrage progressif des raccords à compression pour éviter les dommages au joint.
- Utilisation d'un outillage adapté pour le sertissage des raccords.
- Respect strict des instructions du fabricant pour tous les types de raccords.
Mise en place et fixation : stabilité et sécurité
Fixer les tubes PER au mur ou à des supports à intervalles réguliers (tous les 50 cm environ) à l'aide de colliers de fixation adaptés. Cette fixation est cruciale pour éviter les vibrations et les déplacements qui pourraient endommager les raccords. Pour les passages délicats, utilisez des coudes et des raccords spécifiques. Maintenir une distance de sécurité par rapport aux sources de chaleur pour éviter tout risque de déformation ou de fusion du PER. Un chauffe-eau mal fixé peut engendrer des vibrations et des fuites au niveau des raccords.
Test d'étanchéité : une étape incontournable
Avant la remise en service, un test d'étanchéité rigoureux est indispensable. Mettre le système sous pression d’eau (au moins la pression de service maximale) et vérifier visuellement l'absence de fuites pendant au moins une heure. L'utilisation d'un manomètre permet de contrôler la pression et de détecter toute baisse anormale indiquant une fuite. Toute fuite, même minime, doit être réparée avant la mise en service du chauffe-eau. Le coût de la réparation d'une fuite peut être multiplié par 10 si la fuite n'est pas détectée rapidement.
Mise en service et contrôle : vérifications et tests
Après le test d'étanchéité réussi, vous pouvez procéder à la mise en service du système.
Remise en service de l’alimentation : surveillance et précautions
Remettez progressivement l'alimentation en eau et surveillez attentivement la pression et l'absence de fuite. Vérifiez attentivement la conformité des branchements électriques avant de rétablir l'alimentation électrique du chauffe-eau. Une purge d'air du circuit d'eau chaude sanitaire peut être nécessaire. Un bruit de glouglou indique la présence d'air dans le circuit.
Contrôle final et tests : fonctionnement et température
Après la remise en service, vérifiez le bon fonctionnement du chauffe-eau. Contrôlez la température de l'eau chaude et assurez-vous qu'elle correspond aux réglages. Écoutez attentivement pour détecter tout bruit anormal qui pourrait signaler un problème. Le temps de chauffe d'un chauffe-eau de 200L est en moyenne de 1h30, tandis qu'un 300L peut atteindre 2h. Un temps de chauffe anormalement long peut indiquer un problème de résistance ou de thermostat.
Respect des normes et réglementations : conformité et traçabilité
L'installation doit impérativement respecter les normes en vigueur, notamment la norme NF. Une documentation précise de l'installation est essentielle pour la traçabilité et les interventions futures. Conservez scrupuleusement toutes les factures et les documents relatifs à l'installation et aux équipements utilisés. La traçabilité permet une intervention plus rapide et plus efficace en cas de problème.
Dépannage et entretien : prévention et réparation
Même avec une installation soignée, des problèmes peuvent survenir. Ce chapitre propose des solutions de dépannage et des conseils d'entretien.
Problèmes courants : diagnostic et solutions
Les problèmes courants incluent les fuites (raccords mal serrés, tubes endommagés), les baisses de pression (fuite, problème de vanne), et un chauffe-eau qui ne chauffe plus (problème de résistance, de thermostat, ou d'alimentation électrique). Un diagnostic précis est essentiel pour identifier la cause et proposer une solution appropriée. Une fuite importante peut engendrer des dégâts importants, jusqu'à 5000€ de réparation selon l’ampleur des dégâts. Il est crucial d'agir vite pour éviter la propagation de l’eau.
Conseils d'entretien : longévité et performance
Un entretien régulier prolonge la durée de vie du chauffe-eau et prévient les problèmes. Un nettoyage régulier du ballon est conseillé (au moins une fois par an). Vérifiez périodiquement l'état des raccords et des tubes. Un entretien préventif permet de détecter les anomalies avant qu’elles ne deviennent importantes. L'entretien préventif permet de réduire les coûts de réparation et d'augmenter la durée de vie du chauffe-eau jusqu'à 20%.